La reliure d’éditeur
Les progrès techniques apparus dans la seconde moitié du XIXe siècle scindent le monde professionnel de la reliure en deux organisations. La reliure manuelle traditionnelle effectuée par les artisans et la reliure industrielle pour laquelle les machines exécutent la couture, l’arrondissure du dos, la couvrure, l’emboitage et la dorure. De ce fait les livres peuvent être reliés en grandes séries et vendus aux lecteurs déjà reliés par l’éditeur ce qui leur vaut l’appellation de reliure d’éditeur. L’exemple le plus célèbre est celui des romans de Jules Verne édités par Pierre-Jules Hetzel.
La différence entre reliure manuelle et reliure industrielle est visible à l’observation.
Techniquement, le montage est différent. La reliure industrielle est en réalité un emboîtage : le livre est cousu puis emboîté dans la couverture grâce au collage des pages de garde.Esthétiquement, la couverture est recouverte de toile percaline (coton fin, ras et enduit). Les décors dorés à chaud avec des plaques gravées représentent généralement des scènes figuratives.
La reliure industrielle, dont les prémices furent la reliure d’éditeur, est aujourd’hui prépondérante et relie quasiment la totalité des ouvrages. Elle compte actuellement en France 160 ateliers.