La reliure lyonnaise
Contrairement à ce que pourrait indiquer son nom, la reliure lyonnaise ou de Lyon n’a pas été inventée à Lyon mais y fut produite massivement. Les marchands maures du XIIIe siècle l’importèrent en Italie et en Espagne avant qu’elle ne gagne Lyon au XVIe siècle. À la Renaissance, la ville était en effet une capitale d’échanges intellectuels, artistiques et commerciaux entre l’Europe du sud et celle du nord. Les relieurs lyonnais furent séduits par cette technique qu’ils adoptèrent pour réaliser les solides livres d’archives et decomtes alors indispensables à l’activité de leur époque.
La reliure lyonnaise est facilement reconnaissable par son rabat sur le plat recto, caractéristique des reliures du monde arabe, grâce aux bandes de cuir renforçant le dos et revenant sur les plats couverts de parchemin et enfin à ses trois coutures permettant l’assemblage. La première lie les cahiers du livre les uns aux autres, la seconde attache l’ouvrage ainsi cousu à la couverture avec de longs points visibles sur le dos, la troisième maintient les bandes de cuir tout en les décorant par des broderies.
Utilisé jusqu’au XVIIIe siècle puis oublié, ce procédé fut redécouvert à la fin du XXe siècle. Il offre aux relieurs contemporains une technique et une esthétique uniques cependant sources de variation et d’inspiration créatrices.