- Les reliures d'Isabelle Rollet -

Les cabochons
Au Moyen-Âge, le livre est un document rare réservé essentiellement aux monastères. Il est manuscrit et enluminé sur du parchemin, de la peau d’animal, avant d’être relié par le moine nommé ligator.
Les ouvrages sont grands, épais, les plats des reliures sont des planches de bois recouvertes de cuir décoré de motifs géométriques.
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De par leur taille et leur poids imposants, ils ne sont pas rangés verticalement sur des rayonnages, mais horizontalement dans des casiers en bois.
Dans le but de protéger la couverture d’éraflures dues aux frottements lors des manipulations, de gros clous peuvent être fixés sur celle-ci, ce sont les cabochons. Au nombre de cinq ; ceux des quatre angles portent le nom de bouillon signifiant bulle, tandis que celui du centre se nomme ombilic en référence au nombril.
Ils sont généralement en bronze, fer, laiton, argent et sur certaines reliures luxueuses en pierres précieuses.
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Leur usage va disparaître progressivement à la fin du XVe siècle. En effet, avec l’invention de l’imprimerie à caractères mobiles par Johannes Gutenberg en 1451, les livres adoptent des formats plus petits et grâce à l’utilisation du carton pour les plats des reliures, ils sont moins lourds. Il est alors possible de les ranger debout sur la tranche de queue sans risque d’abimer le cuir.
