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Les reliures macabres

Isabelle Rollet - Reliure macabre

À la fin du XVIe siècle, le roi Henri III crée successivement plusieurs confréries religieuses dont la Compagnie des confrères de la mort en 1585. Les 19 participants, habillés de vêtements sombres, se réunissent chaque semaine dans une chapelle du Louvre aux murs décorés d’ossements. Dans la pénombre, ils récitent des prières et des litanies plaintives en se flagellant.

Les reliures des livres utilisés lors de ces cérémonies, sont ornées de motifs décoratifs macabres tels que des squelettes, des cranes, des tibias croisés, des cercueils, des crucifix, des larmes, des faux, des piques, des chandeliers, des sabliers… dorés à l’or, à l’argent ou simplement noircis. Treize reliures auraient ainsi été décorées à la demande du roi, avant son assassinat en 1589.

Une trentaine d’années plus tard, ces motifs sont repris par la mode des vanités afin d’exprimer la futilité et la fugacité de l’existence humaine. Ils sont utilisés dans l’Europe entière et dans toutes les formes d’art ; peinture, gravure, sculpture, tissage, bijouterie… et reliure. 

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